samedi 21 novembre 2009

L'école

La cour
Une partie de mes élèves

C'est l'heure du goûter!


ma classe de 27 élèves






Bonjour,

Un petit message pour vous raconter comment ça se passe à l'école.
J'ai donc commencé la rentrée plus tôt qu'en métropole le 21 août. Il restait trois classes à se partager et j'ai choisi les CP.
La rentrée a été très... folklorique! J'avais 25 élèves d'inscrits avec des noms et prénoms imprononçables. Quand les portes de l'école ont été ouvertes, les parents se sont précipités de tous les côtés pour savoir dans quelle classe leur enfant était inscrit. J'avais une nuée de mamans devant moi qui me donnaient le nom de leur enfant tout en me parlant dans la langue locale bien sûr! J'essayai comme je pouvais de vérifier sur ma liste car beaucoup ne savaient pas lire. De plus, à Mayotte les gens ont des surnoms et ne différencient pas clairement le nom et le prénom. Enfin, cétait mémorable. J'ai finalement réussi à récupérer mes 25 bambins ou plutôt 26 car deux élèves prétendaient tous les deux être l'élève du nom de Nassur Abdoulamdjid! Le directeur est venu à la rescousse en leur demandant leur nom et prénom en shimaorais mais il n'a pas réussi non plus à résoudre l'affaire. Heureusement, le lendemain il n'y en avait plus qu'un qui est revenu à l'école.
Les débuts n'ont pas été faciles car le niveau des élèves est très hétérogène. De plus, ils n'ont aucune habitude scolaire. Ca ne les dérange pas de se coucher ou mettre les pieds sur la table, de travailler tout en discutant, de manger en classe... Certains comprennent quasiment tout ce que je dis alors que d'autres arrivent directement des Comores et débarquent complètement. J'ai même des élèves qui n'ont encore jamais été à l'école. Nous avons un peu de matériel et une photocopieuse ce qui est beaucoup par rapport à certaines écoles qui n'ont rien du tout, pas même une ardoise. Dans la ville où j'enseigne,Koungou, il y a beaucoup d'immigrés clandestins. La plupart de mes élèves sont comoriens. Certains ne vivent même pas avec leurs parents et sont laissées chez un tante ou une connaissance car les parents ont été reconduits aux Comores.
J'ai des élèves qui vivent dans des conditions vraiment précaires sous des maisons en tôle sans eau ni électricité.
Ce sont vraiment de bons gamins, très attachants. Je les adore et c'est un plaisir de les retrouver chaque matin.
Je travaille tous les jours du lundi au vendredi de 7h à 12H. L'école se compose de 16 classes. Comme il n'y a pas assez de salles, certains font classe l'après-midi.
Mes collègues sont très sympas. Nous sommes trois métropolitains à avoir intégré l'école et nous avons été très bien accueillis malgré les rumeurs qui circulaient. Nous avons un directeur d'école déchargé à temps plein. Ici nous sommes bien loin du stress de la métropole. Les réunions d'équipe telles que conseil d'école, réunion avec les parents... sont assez loufoques! Quoiqu'il en soit on s'adapte et ça passe. Je pense que je pourrai écrire un bouquin entier d'anecdotes sur l'école et son fonctionnement.

Voici quelques photos de mes élèves.


Bisous






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